Les Antennes du JWST ont été libérées, et toutes les communications établies.

 

Comme nous l’avions annoncé, et conformément au planning des opérations, la première correction de trajectoire du JWST a été effectuée à 1h50 (heure de Paris , le 26 décembre) (voir le site de la NASA). Elle a duré 65 minutes et s’est terminée avec succès. Il était en effet d’une importance primordiale d’ajuster la trajectoire du JWST vers son orbite finale (le point L2 de Lagrange). Après le lancement, l’observatoire devait effectuer ses propres manœuvres de correction de poussée à mi-parcours pour atteindre cette orbite. Ceci de par sa conception : le JWST a subi un léger ralentissement intentionnel d’Ariane-5, car il n’était pas possible pour la fusée de contrôler la poussée. Si le JWST  avait reçu trop de poussée, il n’aurait pu faire demi-tour pour revenir vers la Terre parce que cela aurait exposé directement l’optique du télescope et sa structure au Soleil, les surchauffant. Cela aurait interrompu la mission scientifique avant même qu’elle ne puisse commencer. Par conséquent, trois  manœuvres de correction à mi-parcours sont prévues pour atteindre la « bonne » vitesse, en faisant attention de ne jamais livrer trop de poussée. La première s’est effectuée avec succès.

C’était l’un des deux jalons qui étaient critiques dans le temps. le premier avait été le déploiement du réseau solaire, peu après le lancement.

Séparément, pendant la nuit du 25 au 26 décembre, les capteurs de température et les jauges de contrainte du télescope ont été activés pour la première fois. Les données de température et de déformation sont désormais disponibles pour les ingénieurs qui vont suivre l’évolution des systèmes thermiques et structurels de l’observatoire.

Peu après 16 h (heure de Paris), le 26 décembre, l’équipe de la NASA (au Centre Goddard des Vols Spatiaux – GSFC, en liaison avec l’Institut Scientifique du Télescope Spatial à Baltimore – STScI) a pris les commandes du JWST après un lancement en tous points spectaculaire. Une étape cruciale consistait à libérer l’ensemble des antennes montés sur cardan (GAA, pour «gimbaled antenna assembly ») qui comprend l’antenne parabolique à haut débit qui transmettra les données du JWST. Cette antenne sera utilisée pour envoyer au moins 28,6 Goctets  de données scientifiques depuis l’observatoire, deux fois par jour. De nombreux essais de tous les mouvements de l’antenne ont été effectués – l’ensemble du processus a duré environ une heure (voir l’animation avec commentaires en langue anglaise)

Après ces ultimes manœuvres, aucune étape clé n’est critique dans le temps, de sorte que l’ordre, l’emplacement, le calendrier et la durée des déploiements peuvent changer sans risque de mettre la mission en péril.
Il sera possible de suivre où en est le JWST dans le processus des divers déploiements à venir (site de la NASA en langue anglaise). Cela va durer environ deux semaines. Les équipes du GSFC et du STScI suivront en temps réel le déroulé des opérations, et auront même la possibilité d’interrompre en temps réel le déploiement nominal à tout moment. Cela signifie que les déploiements peuvent ne pas se dérouler exactement dans l’ordre ou aux moments prévus à l’origine.

Dernière vision du JWST le 25 décembre après le désaccouplement d’Ariane et le début de sa traversée vers son orbite lorsque l’observatoire était à 1400 kilomètres de la Terre