Le JWST capture une image obtenue avec MIRI. Qu’est-ce qui la rend spéciale ?

À une résolution de 7,7 microns, l’image de test MIRI montre une partie du Grand Nuage de Magellan, qui est une petite galaxie satellite de la Voie Lactée, et montre le gaz interstellaire dans un détail sans précédent !

Le JWST est maintenant aligné sur ses quatre instruments scientifiques, ce qui peut être vu dans l’image d’ingénierie de l’actualité précédente  montrant le champ de vision complet de l’observatoire. La NASA a publié une série d’images le mois dernier, qui capture tout le champ de vision du JWST. Avec chacun de ses quatre puissants instruments scientifiques embarqués, le télescope est capable de capturer des images nettes et bien ciblées. Maintenant, la NASA a examiné de plus près la même image, en se concentrant sur l’instrument le plus froid de JWST : l’instrument qui observe dans l’infrarouge moyen (aussi appelé infrarouge thermique), MIRI, pour lequel la participation de la France, en particulier du Département d’Astrophysique du CEA qui agissait comme maître d’œuvre sous l’égide du CNES et avec la collaboration du LESIA de l’Observatoire de Paris, de l’Institut d’Astrophysique Spatiale (IAS) de l’Université Paris-Saclay, et du Laboratoire d’Astrophysique de Marseille (LAM). 

Image Source NASA

Image Source NASA

Qu’est-ce qui rend cette image MIRI spéciale?

L’image de test MIRI montre une partie du Grand Nuage de Magellan qui fournit un champ d’étoiles dense pour tester les performances du télescope. Quelques années auparavant (2003 – 2009), la caméra à réseau infrarouge du télescope spatial Spitzer de la NASA avait capturé une image de la même cible à huit microns. La NASA a comparé les images du même objet capturées par les instruments à bord de ces deux télescopes. Il est évident que le JWST avec MIRI délivre une image beaucoup plus nette de cette région du ciel, laissant entrevoir de nouvelles et merveilleuses possibilités pour la science.

Il est bon de se rappeler que le télescope spatial Spitzer (à une semi-retraite le 15 mai 2009 après avoir épuisé ses réserves d’hélium nécessaires aux observations aux grandes longueurs d’onde, puis à la retraite totale le 30 janvier 2020, après avoir observé à 3,6 et 4,5 microns pendant 11 ans de plus !) était l’un des Grands Observatoires de la NASA et le premier à fournir des images à haute résolution de l’univers dans la gamme des longueurs d’onde de l’infrarouge proche et moyen.